Commentaires des textes liturgiques du mardi de la 32e semaine du temps ordinaire, année impaire – 11 11 2025

Commentaires des textes liturgiques du mardi de la 32e semaine du temps ordinaire, année impaire – 11 11 2025

« Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? »Image générée par Chat-GPT.

Dans les commentaires qui suivent, certains passages peuvent être surlignés en bleu, couleur de la liberté ; justement parce qu’ils parlent de la liberté, et donc de la dignité, humaine, conformément au principe personnaliste (ou principe de la dignité humaine).  D’après Marie-Noëlle Thabut, « … si nous ne trouvons pas dans les textes une parole libérante, c’est que nous ne les avons pas compris. » De façon générale, ces commentaires nous semblent éclairer notre conscience sur l’interprétation à donner aux textes bibliques, conformément au principe personnaliste précité.

« Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; mais ils sont dans la paix »

Lecture du livre de la Sagesse (2, 23 – 3, 9)

Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il a fait de lui une image de sa propre identité.
    C’est par la jalousie du diable
que la mort est entrée dans le monde ;
ils en font l’expérience,
ceux qui prennent parti pour lui.
    Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu ;
aucun tourment n’a de prise sur eux.
    Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ;
leur départ est compris comme un malheur,
        et leur éloignement, comme une fin :
mais ils sont dans la paix.
    Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment,
mais l’espérance de l’immortalité les comblait.
    Après de faibles peines,
de grands bienfaits les attendent,
car Dieu les a mis à l’épreuve
et trouvés dignes de lui.
    Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ;
comme une offrande parfaite, il les accueille.
    Au temps de sa visite, ils resplendiront :
comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.
    Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples,
et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles.
    Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ;
ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui.
Pour ses amis, grâce et miséricorde :
il visitera ses élus.

            – Parole du Seigneur.

Psaume 33 (34), 2-3, 16-17, 18-19

R/ Je bénirai le Seigneur toujours et partout. (cf. Ps 33, 2)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.

Évangile

« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir »

Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 7-10)

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
“Viens vite prendre place à table” ?
    Ne lui dira-t-il pas plutôt :
“Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
    Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
    De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
“Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir” »

Fichier audio des lectures du jour, suivies d’un commentaire à partir de 4′ 08 » – Merci à « Évangile et Parole du jour – Cathoglad » !

Méditation du père Gilles

Méditation de « 5-Minutes-pour-Dieu ».

Commentaire de Marie-Noëlle Thabut : voir ses commentaires de l’évangile du 27e dimanche ordinaire de l’année C. (qui commence au verset 5 et non pas 7) :

5  En ce temps-là,
    les Apôtres dirent au Seigneur :
    « Augmente en nous la foi ! »
6  Le Seigneur répondit :
    « Si vous aviez de la foi,
    gros comme une graine de moutarde,
    vous auriez dit à l’arbre que voici :
    ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
    et il vous aurait obéi.

COMPTER SUR LA PUISSANCE DE DIEU

Voilà bien des versets qui se suivent et ne se ressemblent pas ! Il semble qu’il y ait deux parties dans ce texte : première partie, un dialogue entre Jésus et ses apôtres sur la foi, avec cette formule un peu terrible de Jésus : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. » Deuxième partie, une espèce de parabole sur le serviteur, et elle encore se termine par une formule très forte de Jésus : « Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : ‘Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir’ »

Pour commencer, il faut se répéter que Jésus ne cherche certainement pas à nous décourager ; et que, d’autre part, si ces versets se suivent d’aussi près, sans aucune coupure, dans l’évangile de Luc, c’est qu’il y a un lien entre eux. Reprenons le texte au début : « Les apôtres dirent au Seigneur » ; le mot « apôtre » signifie « envoyé » : c’est donc un dialogue entre le Christ et ses envoyés ; cela veut dire que cette phrase de Jésus concerne les activités d’évangélisation ; les apôtres, les envoyés disent à celui qui les envoie « Augmente en nous la foi » ; cette prière, c’est la nôtre bien souvent. Quand nous prenons conscience de notre faiblesse, de notre impuissance, et qu’il nous semble que si nous étions plus riches de foi, nous serions plus efficaces. Mais comment harmoniser ceci avec la phrase de Paul : « J’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. » (1 Co 13,2) ? Dans son langage à lui, Jésus répond qu’il ne s’agit pas de chercher à évaluer notre foi, le problème n’est pas là. Il s’agit de compter sur la puissance de Dieu ; c’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi, petite ou grande. Jésus accentue volontairement le paradoxe : la graine de moutarde était considérée comme la plus petite de toutes les graines, et le grand arbre dont il parle (en grec, sycomore) était réputé indéracinable. La phrase de Jésus veut donc dire : « Pas besoin d’avoir beaucoup de foi, rien qu’une graine de moutarde, minuscule, suffirait pour faire des choses apparemment impossibles » : on peut traduire « Quand vous agissez au nom de l’évangile, souvenez-vous que rien n’est impossible à Dieu ».

On connaît le slogan « le mot impossible n’est pas français » ; après cette lecture d’aujourd’hui, il faudrait plutôt dire « impossible n’est pas chrétien ». Concrètement, cela veut dire que rien ne doit nous décourager, qu’aucune situation n’est définitivement perdue ; et donc qu’il n’est pas question de rendre notre tablier, ce qui nous amène tout droit à la parabole du serviteur.

PROFESSION : SIMPLES SERVITEURS 

L’expression employée ici est « simples serviteurs » (selon d’autres traductions, on peut lire « serviteurs inutiles ») : ce qu’on peut traduire « vous n’êtes que des subalternes », c’est-à-dire au service d’une tâche qui vous dépasse. Et heureusement ! Qui de nous se sentirait les reins assez solides pour porter la responsabilité du Royaume de Dieu ? Ces phrases de Jésus ne sont donc pas dures ou inquiétantes, elles sont au contraire encourageantes ! Oui, nous ne sommes que des subalternes, la responsabilité ne repose pas sur nous. Quel soulagement !

Nous ne sommes pas « inutiles » pour autant : si le serviteur était vraiment inutile, aucun maître ne le garderait ! Si Dieu nous prend comme serviteurs, c’est qu’il veut avoir besoin de nous ; si Jésus a choisi des apôtres, si sa parole « les ouvriers de la moisson sont trop peu nombreux » continue à résonner depuis deux mille ans, c’est qu’il veut avoir besoin de notre collaboration. Nous sommes quelconques, mais avec notre petit travail quelconque, il fait sa moisson. Dieu nous associe à son œuvre… Cela peut nous remplir de fierté ! Mais sans nous inquiéter : il nous demande seulement d’être ses serviteurs : le responsable, c’est lui !

Presque toujours, quand on contacte une maman pour faire le catéchisme, ou des jeunes parents pour aider à la préparation des baptêmes, et on a d’autres exemples sous les yeux… presque chaque fois, la personne contactée commence par dire « mais, je ne suis pas capable ! » Ce qui est la pure vérité ! Aucun de nous n’est capable. Ce sont ceux qui se croiraient capables du Royaume qui seraient dangereux ! Il nous suffit d’un peu de foi… Le Seigneur fera le reste. C’est le sens de la dernière phrase : « Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : ‘Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir’ » ; par-là, Jésus nous suggère deux attitudes : premièrement, il nous invite une fois de plus à sortir de la perspective des mérites ou des récompenses ; mais surtout il nous invite à rester sereins dans l’exercice de notre mission. C’est lui le maître de la moisson, pas nous.

Alors on comprend mieux le lien entre les deux parties de ce texte : le message est bien le même ; il suffit d’un peu de foi, si peu que nous en ayons, cela suffit à Dieu pour faire des miracles. Encore faut-il la mettre à son service.

Commentaire de Thierry Jallas

Deux commentaires de ce texte ont éclairé ma conscience.

  • Celui de Colette Hamza, xavière, dans « Prions-en-Église » de novembre 2025 : « Un seul, le Christ, se présente comme un maître, venu non pour être servi mais pour servir. Lui seul traite ainsi ses serviteurs, même les ouvriers de la dernière heure, même les bons à rien. Il va jusqu’à les servir  et les appelle amis ! Qui de nous fera ainsi à sa suite ?
  • Celui de ZeBible qui fait observer que la suite du texte de Luc raconte comment Jésus guérit 10 lépreux, dont un seul retourne le remercier. « Spontanément, on aime bien être remercié et on oublie de remercier. Jésus nous propose l’inverse : ne pas attendre de merci pour ce que l’on donne mais toujours remercier de ce qui nous est donné. Prendre le temps de remercier Dieu ouvre à une joie plus grande encore. Vivre sa foi peut commencer par un simple merci. »
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