“La liberté pour célébrer la fête nationale”, par Me Jean-Philippe Delsol
Thierry JALLAS
La DSÉ éclaire l'actualité Le principe du bien commun Revue de presse
14 juillet 2025
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14 juillet 2021 : liberté, égalité, fraternité - Crédit photo : Jeanne Menjoulet chez Visualhunt.com
Je m’associe au vœu formulé par Maître Jean-Philippe Delsol, président de l’IREF, dans un article publié hier, 13 juillet 2025, et dans lequel il évoque la récente Université d’été des libéraux, consacrée à un thème qui m’est cher : le bien commun.
“Les libéraux se sont retrouvés du 10 au 12 juillet pour leur université d’été à Aix-en-Provence organisée par l’IES, dont le président est Pierre Garello, et par l’IREF. Sur le thème de « La poursuite du Bien commun », ce colloque a réuni un large public autour de plus d’une quarantaine d’experts, pour la plupart des universitaires, de divers pays et particulièrement de France et des États-Unis.
Nous y avons célébré la liberté comme l’objet du Bien commun qui devrait réunir les Français pour leur fête nationale.
Le Bien commun est sans doute en effet cet ensemble de règles qui permettent aux individus et aux communautés humaines naturelles de vivre ensemble en paix et de s’épanouir. Ce qui suppose la liberté et le respect mutuel, l’égalité de tous devant la loi et la justice, la séparation des pouvoirs et des institutions équilibrées…
Mais chacun bien sûr voit le Bien commun à sa manière. Ce pourquoi Alain Madelin à proposé de défendre un Bien commun des biens communs. Certains, comme le Frère Joseph-Thomas Pini, ont rappelé les origines du bien commun, d’Aristote à saint Thomas. Aujourd’hui, le Bien commun se traduit sans doute dans l’état de droit plus que dans l’intérêt général dont Rousseau faisait déjà un instrument de la tyrannie majoritaire.
Le bien des individus contribue au Bien commun
Nombreux, de Douglas Rasmussen à Lord Kamal, sont ceux qui ont insisté sur le rôle de la société civile. Mais bien des sujets ont été abordés : le respect des frontières et l’immigration dont le contrôle, selon Randy Barnett, n’est pas nécessairement contraire au respect de la liberté, les systèmes monétaires que les marchés régulent mieux que les États, la contribution, défendue notamment par Hervé Novelli, des entreprises au Bien commun, la nécessité du libre-échange soutenue ardemment par Tom Palmer, l’erreur que serait (qu’est déjà !) l’harmonisation fiscale ainsi qu’en ont témoigné François Facchini et Javier Fernandez-Lasquetti, ancien ministre des finances de la Région de Madrid.
La question a été posée par les professeurs Jean-Pierre Chamoux et Christian Nasulea de la contribution de l’Intelligence artificielle au Bien commun. Mais l’IA est, comme l’énergie nucléaire, pour le meilleur et pour le pire.
Bien d’autres contributeurs sont intervenus, que nous ne pouvons pas tous citer, dont les principaux animateurs de l’IREF. La conclusion a toujours été, selon le propos de Guillaume Labbez, que « le vrai bien commun est la liberté, encore faut-il la défendre ». Ce que Deirdre McCloskey a fait sans détour en conclusion avant un dîner marqué par un soutien aux combattants ukrainiens.
Défendre la liberté tous les jours
C’est cette liberté que nous célébrons ce 14 juillet, celle que l’extrême gauche voudrait nous confisquer ou celle que le Gouvernement veut réduire à une portion congrue dans l’usage de nos propriétés (des classements DPE aux interdictions de remplir sa piscine), en finançant des agences qui veulent nous obliger à vivre dans des appartements soviétiques (cf. l’étude de l’Insee sur nos logements trop grands), en subventionnant des associations multiples (Fédération des centre LGBTI+, Flag!…) qui détruisent nos mœurs et notre culture, ou encore dans l’enseignement de nos enfants (du monopole de la collation des grades à l’initiation obligatoire à la sexualité), dans l’achat de médicaments (dont la pénurie est organisée en refusant d’en rembourser un juste prix), dans notre énergie renchérie et mise en danger par une course insensée aux renouvelables…
Cet été, notre équipe de l’IREF continuera de vous adresser chaque jour la lettre Contrepoints selon un format bientôt rénové et en renvoyant à nos nouveaux sites qui seront ouverts la semaine prochaine. Jusqu’au 25 août nous en profiterons pour vous informer des articles produits dans nos dernières livraisons de notre revue trimestrielle, Le Journal des Libertés, sans nous priver de publier chroniques et pendules chaque fois que l’actualité le méritera. Cette période de vacances ne sera qu’un répit pour reprendre notre combat pour la liberté avec toujours plus d’ardeur. À la fin, disait notre regretté Jacques Garello, « la Vérité vaincra ».”
Je me permets d’ajouter un commentaire personnel : je regrette que Jean-Philippe Delsol, que je crois être un chrétien convaincu, ne s’appuie pas, comme la plupart des libéraux, sur la Doctrine Sociale de l’Église. Celle-ci éclaire remarquablement, je crois (j’insiste sur le fait qu’il s’agit ici de ma simple opinion, et non pas d’un jugement de ma part), la question de la liberté et du bien commun. Par exemple :
- ” le respect des frontières et l’immigration dont le contrôle, selon Randy Barnett, n’est pas nécessairement contraire au respect de la liberté”. C’est par la contrainte étatique, et donc au mépris de la liberté des citoyens, que les frontières ont été définies, que le contrôle des frontières est mis en place et financé. Or la DSÉ dispose que “Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit.” (Compendium, article 155).
- “l’erreur que serait (qu’est déjà !) l’harmonisation fiscale” : tout impôt et, plus largement, tout prélèvement obligatoire repose sur la contrainte étatique, incompatible (comme vu plus haut) avec le principe personnaliste.
- “avant un dîner marqué par un soutien aux combattants ukrainiens” : les combattants ukrainiens, tout comme les combattants russes, iraniens, palestiniens, israéliens, etc., sont financés et souvent enrôlés par la contrainte étatique, incompatible avec la DSÉ. En tant que représentant de Syndicatho, j’invite tous les combattants précités et leurs familles, ainsi que leurs victimes civiles, à remettre en question la légitimité de la contrainte étatique dont ils sont victimes.
Thierry Jallas
Président de Syndicatho