Lectures du 24 décembre (matin), commentées.
« Est-ce toi qui me bâtira une maison pour que j’y habite ? »
Reconstitution de Jérusalem et du temple d’Hérode, par James Tissot (1836-1902), entre 1886 et 1894. Brooklyn Museum.
Domaine public, via Wikimedia Commons.
Première lecture
La royauté de David subsistera pour toujours devant la face du Seigneur
Lecture du deuxième livre de Samuel (7, 1-5.8b-12.14a.16).
Le roi David habitait enfin dans sa maison.
Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité
en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.
Le roi dit alors au prophète Nathan :
« Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,
et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »
Nathan répondit au roi :
« Tout ce que tu as l’intention de faire,
fais-le,
car le Seigneur est avec toi. »
Mais, cette nuit-là,
la parole du Seigneur fut adressée à Nathan :
« Va dire à mon serviteur David :
Ainsi parle le Seigneur :
Est-ce toi qui me bâtiras une maison
pour que j’y habite ?
C’est moi qui t’ai pris au pâturage,
derrière le troupeau,
pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.
J’ai été avec toi partout où tu es allé,
j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.
Je t’ai fait un nom aussi grand
que celui des plus grands de la terre.
Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël,
je l’y planterai, il s’y établira
et ne tremblera plus,
et les méchants ne viendront plus l’humilier,
comme ils l’ont fait autrefois,
depuis le jour où j’ai institué des juges
pour conduire mon peuple Israël.
Oui, je t’ai accordé la tranquillité
en te délivrant de tous tes ennemis.
Le Seigneur t’annonce
qu’il te fera lui-même une maison.
Quand tes jours seront accomplis
et que tu reposeras auprès de tes pères,
je te susciterai dans ta descendance un successeur,
qui naîtra de toi,
et je rendrai stable sa royauté.
Moi, je serai pour lui un père ;
et lui sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi,
ton trône sera stable pour toujours. »
Commentaires de Marie-Noëlle Thabut (texte puis vidéo), à l’occasion du 4e dimanche de l’Avent, année B. La première lecture de ce jour-là est identique à celle de ce 24 décembre.
PREMIÈRE SURPRISE : LE REFUS DE DIEU
Le roi David avait un projet : construire un temple à Jérusalem pour abriter l’Arche d’Alliance. À première vue, son intention était des plus louables ! Et donc, dans un premier temps, le prophète Nathan consulté lui répond : « Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le SEIGNEUR est avec toi ».
Mais la nuit porte conseil, même aux prophètes. Cette nuit-là, Dieu vient dire à Nathan ce qu’il pense, lui Dieu, de ce projet ; et tout bascule. La réponse de Nathan tient en deux points : d’abord un refus, puis une promesse. Commençons par le refus : il est assez surprenant, il faut bien le dire, « Est-ce toi qui me bâtiras une maison ? » : en bon hébreu, c’est un NON catégorique : « Non, toi, David, tu ne me bâtiras pas une maison. » Pour cela trois arguments très clairs : premièrement, je ne t’ai rien demandé. Deuxièmement, crois-tu que je suis un Dieu qu’on peut installer, fixer quelque part ? Troisièmement, ne cherche pas à renverser les rôles : entre Dieu et David, comme toujours entre Dieu et l’homme, celui qui est en position de bienfaiteur, c’est Dieu. Rappelle-toi les bienfaits de Dieu à ton égard.
Je reprends ces trois arguments du prophète, l’un après l’autre.
Premièrement, je ne t’ai rien demandé : Dieu n’attend pas le moins du monde que David lui bâtisse une maison. Simple tente ou palais princier, nos constructions n’ajoutent rien à la grandeur de Dieu.
D’autre part, le projet de Dieu n’est pas du tout un temple de pierre : sa volonté va beaucoup plus loin que des constructions matérielles ; ce qu’il veut, c’est établir durablement son peuple ; il le redit encore par l’intermédiaire de Nathan : « Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira, il ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier… » C’est le peuple (et non le roi) qui est au centre du projet de Dieu. Et si Dieu protège le roi, c’est au bénéfice du peuple ; il le redit ici à David : « Je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre… Je t’ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis », mais il précise bien que c’est au profit du peuple : il suffit de noter la triple reprise de l’expression « mon peuple Israël » (aux versets 8 à 11).
Deuxièmement, crois-tu que je suis un Dieu qu’on peut installer, fixer quelque part ? Depuis le Sinaï, l’arche d’Alliance a toujours été abritée sous une simple tente de nomade et elle a accompagné le peuple dans tous ses déplacements ; comme un signe visible de la présence permanente de Dieu au milieu de son peuple. Et, depuis l’installation du peuple sur sa terre, cet état de choses n’a pas été remis en question ; (dans d’autres versets qui ne font pas partie de la liturgie de ce dimanche) Dieu envoie Nathan dire à David : « Je ne me suis pas installé dans une maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les fils d’Israël : je cheminais sous une tente… je n’ai jamais réclamé qu’on me construise une maison. » (versets 6-7). Plus tard, ce sera très important de ne pas oublier que, quoi qu’il arrive, Dieu est toujours au milieu de son peuple, même dans les périodes où le temple est détruit, et même encore lorsque le peuple est loin de Jérusalem. (Je veux parler de l’Exil, bien sûr).
Troisièmement, ne cherche pas à renverser les rôles : entre Dieu et David, comme toujours entre Dieu et l’homme, celui qui est en position de bienfaiteur, c’est Dieu. On pourrait traduire : mon ami David, il ne faut pas te tromper : Dieu seul construit, Dieu seul fait vivre. « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?… C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu es allé : j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. » Autrement dit, c’est David qui est dans la main de Dieu et non l’inverse.
DEUXIÈME SURPRISE : LA PROMESSE DE DIEU
Voilà donc pour le refus. Ensuite vient la promesse : elle est double d’ailleurs ; encore une fois la reprise de l’antique promesse de la terre, mais surtout une nouvelle promesse, c’est celle qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui : c’est moi, dit Dieu qui te bâtirai une maison. Évidemment, vous n’imaginez pas Dieu avec une truelle à la main ; l’hébreu comme le français permet un jeu de mots : la maison, c’est l’habitation (la maison familiale ou le palais du roi ou le temple de Dieu), mais on peut dire aussi la maison royale dans le sens de descendance (comme on dit la maison royale de Belgique ou d’Angleterre, par exemple). Dieu dit : Non, tu ne me bâtiras pas une maison (au sens d’habitation), c’est moi, Dieu, qui te bâtirai une maison (au sens de dynastie) : « Le SEIGNEUR t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté… Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »
Dans un premier temps, David a entendu dans ces paroles la promesse d’une dynastie et de la consolidation de son royaume. De même que Dieu a choisi un peuple, et qu’il lui a assigné une terre et une ville, il a choisi une dynastie royale pour régner dans cette ville et gouverner son peuple.
Dans un deuxième temps, c’est à cause de cette promesse qu’on a commencé à attendre un Messie. « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi » a dit Dieu. On en déduit que l’on peut compter sur le soutien indéfectible de Dieu à la dynastie qu’il a choisie ; de là est née l’espérance d’Israël ; depuis ce jour, pour entretenir l’espérance, on se répète en Israël ce mot « toujours ».
Encore aujourd’hui le peuple juif l’attend parce qu’il sait que Dieu est fidèle.
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Complément
« Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. » (verset 14). C’était une formule de contrat d’alliance, habituellement employée par le suzerain envers son vassal. Elle était prononcée sur le roi le jour de son sacre, d’où le titre de Fils de Dieu porté par le roi (cf infra, le commentaire du psaume 88/89). Au cours de l’histoire biblique, grâce à la Révélation, le peuple d’Israël, dès l’Ancien Testament, a découvert que la relation de l’homme à Dieu était beaucoup plus belle que celle d’un vassal à son suzerain mais que le peuple des croyants peut dire en vérité « Notre Père ».
Psaume 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29
R/ Ton amour, Seigneur,
sans fin je le chante !
(cf. 88, 2a)
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.
« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.
« Il me dira : Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »
Commentaires de Marie-Noëlle Thabut, à l’occasion du 4e dimanche de l’Avent, année B, de ce même psaume, dans la même version.
L’ALLIANCE DE DIEU AVEC LA DYNASTIE DE DAVID
Dès le début de ce psaume, nous reconnaissons la promesse faite par Dieu à David : « J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges. » Vous vous rappelez l’histoire : quand David, plein de bonnes intentions, a proposé de construire pour Dieu un temple aussi beau ou même encore plus beau que son propre palais, curieusement, Dieu ne semblait pas du tout intéressé par cette proposition ; par l’intermédiaire du prophète Nathan, il a fait une contre-proposition avec ce jeu de mots sur le mot « maison » que l’hébreu permet aussi bien que le français : tu veux me construire une « maison » pour que j’y habite, a dit Dieu, mais ce n’est pas cela qui m’intéresse… C’est moi qui te bâtirai une « maison », au sens de famille royale, de dynastie.
Et c’est Dieu qui prenait l’initiative et qui parlait d’Alliance : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David mon serviteur ». Si on y réfléchit, il y a là une grande audace théologique : Dieu est engagé par serment. « J’ai juré à David mon serviteur ».
Cette alliance entre Dieu et David s’exprime dans les mêmes termes que les traités de l’époque entre un suzerain et son vassal : « Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! Et moi, j’en ferai mon fils aîné » : c’est la reprise exacte de la promesse de Dieu par l’intermédiaire du prophète Nathan : « Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils, dit Dieu » ; ici « père » veut dire « suzerain », et « fils » veut dire « vassal ». On ne rêve pas encore d’autre relation à Dieu que celle-là ; mais c’est déjà l’assurance de la fidélité sans faille d’un tel suzerain.
Encore un mot sur le titre « fils de Dieu » : primitivement, il était donc seulement synonyme de roi ; c’est le jour de son sacre que le roi le recevait officiellement ; le psaume 2 en porte la trace quand il rapporte la phrase qui était prononcée sur le roi par le prophète le jour du sacre : « Tu es mon fils, aujourd’hui, je t’ai engendré ».
Je reviens sur l’expression « J’ai juré à David mon serviteur ». En quoi David est-il le serviteur de Dieu ? Est-il au service de la gloire de Dieu ? Pas du tout. David est au service du peuple de Dieu : c’est l’une des très grandes insistances de tous les textes sur la royauté dans la Bible.
Il suffit de lire la très belle prière que David a formulée après la visite du prophète Nathan. Dans le deuxième livre de Samuel, c’est la suite du texte que nous lisons aujourd’hui. Clairement, David avait compris que l’Alliance proposée par Dieu était bien plus profonde, bien plus belle que ce que nous aurions imaginé ; David faisait des rêves de grandeur à l’échelle humaine : un trône stable, durable, une dynastie à perte de vue… Dieu voit bien plus loin, bien plus grand : David proposait un temple grandiose : « Je vais bâtir une maison digne de toi, je vais te rendre gloire »… Dieu répond : « moi, je vais faire ton bonheur et le bonheur de mon peuple »…
Au fond, c’est toujours pareil ; c’est l’homme qui parle de grandeur, alors que Dieu parle de bonheur ! L’Alliance proposée par Dieu est une alliance pour le bonheur du peuple. Car le véritable bénéficiaire de la promesse de Dieu, on l’a déjà dit, ce n’était pas le roi lui-même, c’était le peuple.
Vous savez la suite : David n’a pas bâti de temple, il s’est contenté d’abriter l’Arche d’Alliance sous une toile de tente comme pendant la longue marche de l’Exode. Mais il a surtout compris une autre leçon, beaucoup plus importante : c’est que le roi n’est que le serviteur du peuple de Dieu.
PEUT-ON ENCORE Y CROIRE ?
Tous les versets que nous avons entendus aujourd’hui insistent donc sur cette promesse de Dieu au roi David ; mais, soyons francs, si, dans ce psaume, on rappelle avec tant de vigueur la promesse, c’est qu’on est en grand danger de ne plus y croire ! Effectivement, après la période de royauté prospère de David, puis Salomon, la Bible raconte que sont venus des jours moins glorieux.
En particulier, pendant l’Exil à Babylone : on avait tout perdu, la terre, le temple, la royauté… quant au peuple, il n’était plus qu’un petit reste… On pouvait bien se demander ce qui subsistait des promesses de Dieu. Pour le dire autrement, que pouvait bien signifier cette promesse faite à David au moment même où on était privé de roi et où le peuple n’était plus qu’un groupe de prisonniers loin de sa terre ? Dans la suite de ce psaume qui est très long, de nombreux versets sont effectivement des rappels de la détresse du peuple pendant l’Exil à Babylone.
Mais n’oublions pas que le peuple de la Bible est croyant ! Et voilà la merveille de la foi : justement parce qu’on avait apparemment tout perdu, sauf la foi, on a relu les vieilles promesses. « J’établirai ta dynastie pour toujours » : dans la foi, on ne peut pas douter de la promesse de Dieu ; forcément elle s’accomplira ; Dieu n’a certainement pas promis cela à la légère… donc, au moment même où il n’y a plus de roi sur le trône de Jérusalem, on continue à espérer : la dynastie de David ne peut pas s’éteindre ; il peut y avoir des jours sombres parce que la promesse de Dieu était assortie d’une condition de fidélité de la part du roi. Or les rois les uns après les autres ont manqué à leurs engagements envers Dieu et envers le peuple. C’est comme cela qu’on explique l’Exil à Babylone. Mais on est convaincus que la promesse de Dieu reste valable : il suffit que l’on retrouve le chemin de la fidélité.
Par conséquent, malgré toutes les apparences contraires, on attend un nouveau roi descendant de David. C’est comme cela qu’est née l’attente du Messie. Et le mot « toujours » a pris alors la dimension d’une espérance invincible. On attend, on attendra aussi longtemps qu’il le faudra : le roi idéal promis par Dieu viendra. C’est ce qui a inspiré la fameuse profession de foi de Maïmonide (12e siècle) : « Je crois d’une foi parfaite en la venue du Messie et, même s’il tarde à venir, je l’attendrai jusqu’au jour où il viendra ».
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Complément
Pour qui a la curiosité de ne pas se contenter des versets d’aujourd’hui mais de lire ce psaume en entier dans la Bible, il y a de quoi être surpris ! Il y a de tout dans ce psaume : la confiance tranquille pour commencer « L’amour du Seigneur, à jamais je le chante, et sa fidélité d’âge en âge ; je le dis, c’est un amour bâti pour toujours »… et puis une hymne au Dieu de l’univers « C’est toi qui maîtrises l’orgueil de la mer, quand ses flots se soulèvent, c’est toi qui les apaises ». Car le seul vrai roi sur la terre, on le sait bien, c’est Dieu lui-même.
Mais il y a aussi des cris et des larmes : « Où donc, Seigneur, est ton premier amour, celui que tu jurais à David sur ta foi ? » (verset 50) ; ce qui veut dire qu’on est dans une période où le danger est grand de douter de l’amour de Dieu. Comme s’il avait rompu des fiançailles…
Il y a même presque un procès avec l’accumulation de tous les griefs que le peuple pourrait avoir à l’égard de Dieu : « Tu as méprisé, rejeté ton serviteur ; tu t’es emporté contre ton messie ; tu as jeté à terre et profané sa couronne… tu as brisé l’alliance… tu as mis en joie tous nos ennemis… tu as déversé sur nous la honte… » Et cette litanie se termine par « Combien de temps laisseras-tu flamber le feu de ta colère ? » Cette partie-là du psaume au moins a donc certainement été écrite à partir de l’expérience de l’Exil à Babylone.
Évangile
Le soleil levant nous visitera
Alléluia, Alléluia.
Viens, Soleil levant,
splendeur de justice et lumière éternelle !
Illumine ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (1, 67-79).
En ce temps-là,
à la naissance de Jean Baptiste,
Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint
et prononça ces paroles prophétiques :
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte ;
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que, délivrés de la main des ennemis,
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.
Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut ;
tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins,
pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix. »
Commentaire du cantique de Zacharie, par Dominique Hernandez (pasteur au « Le foyer de l’Âme », église protestante unie de La Bastille).
Fichier audio des lectures du jour, suivies d’un commentaire de 5′ 32 » à 7′ 25 » – Merci à « Évangile et Parole du jour – Cathoglad » !
Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
Homélie du jour à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.
Homélie de la messe du jour à Notre-Dame-du-Laus.
Homélie du jour, à Notre-Dame de Paris.
Homélie de la messe du jour à Lourdes.
Commentaire de Thierry Jallas.
Comme d’habitude, j’essaie de faire le lien entre les Écritures et la DSÉ (Doctrine Sociale de l’Église), notamment le principe personnaliste. Pour rappel, une formulation de celui-ci se trouve à l’article 135 du Compendium (de la DSÉ) :
« L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image. […] La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. »
Le psaume évoque explicitement les 4 valeurs de la DSÉ : la VÉRITÉ (« Dirige-moi par ta vérité… »), la LIBERTÉ (« … tu es le Dieu qui me sauve. »), l’AMOUR (« Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Dans ton amour, ne m’oublie pas… ») et la JUSTICE (« Sa justice dirige les humbles »).
Dans l’évangile de ce jour, je vois que notre manque de confiance en Dieu nous fige, nous immobilise (comme la langue de Zacharie) et que notre liberté revient (comme celle de la langue de Zacharie) lorsque nous faisons confiance à Dieu, que nous osons nous convertir, changer, sortir de nos conditionnements, oublier le conformisme social (qui inciterait, ici, donner à un enfant le prénom de son père). Le Christ fera de même en libérant ses disciples des multiples règles tatillonnes de la Loi, pour n’en retenir plus qu’une seule : aimer son prochain comme soi-même, comme le Christ nous a aimés. C’est-à-dire en permettant à chacun de faire des choix conscients (grâce, notamment, à la connaissance de la Bonne Nouvelle) et libres, conformément au principe personnaliste.
Méditation d’Étienne Tarneaud . Je vous invite à vous abonner gratuitement à ses méditations sur WhatsApp (le contacter au 06 20 14 00 33), pour vous assurer d’en disposer tôt le jour-même.
Aujourd’hui Seigneur, tu m’invites à dire « Jean » dans ma vie, c’est-à-dire, « Dieu fait grâce » !
Reconnaître que tu es bon avec moi, que tu m’accordes tant de grâces et de bienfaits, et que le bon usage de ma parole doit consister à dire du bien de toi, pas à te critiquer ni à me plaindre sans cesse. En effet, la tentation de parler mal de toi est toujours sanctionnée divinement par le fait de devenir muet, silencieux. Si je suis incapable de te voir à l’œuvre dans ma vie, si je n’ai que griefs et reproches, tu sauras me faire taire.
Pourtant, peut-être que la souffrance innocente est lourde à vivre ces jours-ci, peut-être que c’est compliqué pour moi de dire du bien de toi aujourd’hui et que si je me mets à parler, ce serait plutôt une occasion de déverser mon fiel et ma tristesse.
Jean signifie : « tu fais grâce Seigneur » ! Dire ce prénom aujourd’hui, c’est invoquer ta rosée de résurrection sur ma vie. Tu vois ma terre aride et sèche, toutes ces craquelures et ces fragilités, mais tu m’enseignes le chemin : « Jean, Dieu fait grâce. »
Fais grâce Seigneur, offre-moi ce cœur qui sait reconnaître que me tu me fais grâce, que tu remets ma peine, que tu allèges mon fardeau, que tu m’offres ton esprit de vie ! Fais grâce Seigneur, apaise mon âme, offre-moi ta force en plénitude, belle et lumineuse comme la nouvelle de ce nouveau-né Jean qui vient consoler et mettre un terme à la stérilité de ses parents Zacharie et Élisabeth.
Ouvre mes yeux Seigneur pour voir que ce que tu fais avec moi est grâce, bon pour ma vie !
Je vous propose de clore cette méditation par le chant de Jean :


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