Lectures du 27 décembre (fête de Saint-Jean-l’Évangéliste), commentées.
« Les disciples Pierre et Jean courant au sépulcre le matin de la Résurrection », par Eugène Burnand (1898). Musée d’Orsay, à Paris.
A1AA1A, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.
Première lecture
« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons »
Lecture de la première lettre de saint Jean (1, 1-4).
Bien-aimés,
ce qui était depuis le commencement,
ce que nous avons entendu,
ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nous avons contemplé
et que nos mains ont touché
du Verbe de vie,
nous vous l’annonçons.
Oui, la vie s’est manifestée,
nous l’avons vue,
et nous rendons témoignage :
nous vous annonçons
la vie éternelle qui était auprès du Père
et qui s’est manifestée à nous.
Ce que nous avons vu et entendu,
nous vous l’annonçons à vous aussi,
pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous.
Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père
et avec son Fils, Jésus Christ.
Et nous écrivons cela,
afin que notre joie soit parfaite.
Les épîtres de Jean sont un exposé sur les principes du christianisme, tant en termes de doctrine, comme de pratique. Le but est de réfuter et de mettre en garde les croyants contre les pratiques et les principes erronés et profanes, en particulier : vouloir nier la divinité de Christ, ainsi que ses souffrances et sa mort, en tant que sacrifice d’expiation ; l’apôtre met en garde le lecteur contre ce prétexte que les croyants, étant sauvés par grâce, ne sont plus obligés d’obéir aux commandements de la Parole.
Cette épître invite aussi tous ceux qui professent connaître Dieu, à entretenir une communion spirituelle avec ce dernier, à croire en lui, à marcher dans la sainteté, à s’écarter du péché, en montrant qu’une profession de foi « extérieure » n’est rien, sans les évidences d’une vie et d’une conduite pieuses. Elle aide également à cheminer plus loin : elle incite les véritables chrétiens à entretenir une communion avec Dieu et avec le Seigneur Jésus-Christ, en ayant de la constance dans une foi véritable, en toute pureté de vie.
* L’apôtre adresse son épître aux croyants, avec des témoignages se référant à Christ, pour promouvoir leur bonheur et leur joie. (1 Jean 1:1-4) Il montre la nécessité de garder une vie de sainteté, pour avoir la communion avec Dieu. (1 Jean 1:5-10)
1 Jean 1:1-4 « Ce qui était dès le commencement », cette Excellence non créée, éternelle, étant l’égale du Père, et qui parut un jour sous une nature humaine, pour le salut de pécheurs, est Christ, le grand sujet développé par l’apôtre, à l’intention de ses frères.
Les apôtres ont connu Jésus et ont été témoins de sa sagesse et de sa sainteté ; ils ont constaté ses miracles, son amour et sa miséricorde, pendant ses quelques années passées ici-bas, jusqu’à ce qu’il soit crucifié, pour les pécheurs, puis ressuscité des morts. Les disciples ont ensuite « touché » leur Maître, pour avoir la preuve totale de sa résurrection.
Christ, cette personne divine, la Parole de vie, la Parole de Dieu, a paru sous une forme humaine, pour pouvoir devenir l’Auteur de la vie éternelle de toute l’humanité, par la rédemption de son sang, et l’influence de son Esprit, capable de créer une nouvelle créature.
Les apôtres ont témoigné de ce qu’ils avaient vu et entendu, afin que les croyants puissent partager leurs consolations et leurs avantages spirituels éternels. Ces derniers avaient ainsi un libre accès à Dieu le Père. Ils avaient une expérience heureuse de la Vérité dans leur âme, montrant ainsi l’excellence de leur vie spirituelle. Cette communion des croyants, avec le Père et le Fils, est initialisée et entretenue par l’influence du Saint-Esprit.
Les bienfaits que Christ accorde ne sont pas comme les vaines possessions de ce monde, n’occasionnant que jalousies ; la joie et le bonheur d’être en communion avec Dieu sont suffisants pour que tous puissent en bénéficier. Tous ceux qui peuvent annoncer leur réelle communion avec le Père, désireront amener les autres à participer à la même bénédiction !
Psaume 96 (97), 1-2, 5-6, 11-12
R/ Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
(Ps 96, 12a)
1 Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
2 Ténèbre et nuée l’entourent,
justice et droit sont l’appui de son trône.
5 Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.
6 Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
11 Une lumière est semée pour le juste,
et pour le cœur simple, une joie.
12 Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ;
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Commentaires, par Marie-Noëlle Thabut, de ce même psaume, mais dans une version (du 7e dimanche de Pâques, C) partiellement différente : seuls les versets 1, 2b et 6 sont communs.
PSAUME 96 (97), 1-2b,6-7c,9
1 Le SEIGNEUR est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
2 Justice et droit sont l’appui de son trône.
6 Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
7 À genoux devant lui, tous les dieux
9 Tu es, SEIGNEUR, le Très-Haut
sur toute la terre :
tu domines de haut tous les dieux.
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LE SEIGNEUR EST ROI !
Bien sûr, aujourd’hui, à la lumière de la résurrection du Christ, quand nous disons « le SEIGNEUR est roi », nous le pensons de Jésus-Christ. Mais ce psaume a d’abord été composé pour célébrer le Dieu d’Israël ; je vous propose donc de le méditer tel qu’il a été composé.
« Le SEIGNEUR est roi ! » Dès les premiers mots de ce psaume, nous savons qu’il a été composé pour honorer Dieu comme le seul roi, le roi devant lequel tous les roitelets de la terre doivent courber la tête ! Dieu est le seul Dieu, le seul Seigneur, le seul roi… Si les psaumes et les prophètes y insistent tant, on devine que cela n’allait pas de soi ! La lutte contre l’idolâtrie a été le grand combat de la foi d’Israël. Nous avons entendu ici : « À genoux devant lui, tous les dieux ! » et encore : « Tu domines de haut tous les dieux ».
Entendons-nous bien : ces phrases ne sont pas une reconnaissance qu’il y aurait d’autres dieux même inférieurs !… Au moment où ce psaume est écrit, la Bible en a fini avec toute trace de polythéisme : « Écoute, Israël, le SEIGNEUR notre Dieu est le SEIGNEUR UN », c’est le premier article du credo juif. Des phrases comme « à genoux devant lui, tous les dieux » ou « tu domines de haut tous les dieux » sont parfaitement claires dans la mentalité biblique : un seul être au monde mérite qu’on se mette à genoux devant lui, c’est Dieu, le Dieu d’Israël, le seul Dieu. Toutes les génuflexions qu’on peut faire devant d’autres que Dieu ne sont que de l’idolâtrie.
C’est bien d’ailleurs pour cela que Jésus a été condamné et exécuté : il a osé se prétendre Dieu lui-même ; c’est donc un blasphémateur et tout blasphémateur doit être retranché du peuple élu ; élu précisément pour annoncer au monde le Dieu unique.
Il faut dire que tous les peuples alentour sont polythéistes. Même la réforme religieuse du pharaon Akhénaton, vers 1350 av. J.-C. n’a pas instauré un monothéisme strict : jamais Akhénaton n’a envisagé un seul dieu régissant l’univers entier. Le peuple élu a donc été en permanence tout au long de l’histoire biblique, au contact de peuples polythéistes, idolâtres. Et sa foi a chancelé plus d’une fois… à ce moment-là les prophètes comparaient Israël à une épouse infidèle ; ils la traitaient d’adultère, de prostituée… mais aussi et en même temps, chaque fois, ils assuraient le peuple élu du pardon de Dieu.
Une autre trace dans la Bible de cette lutte contre l’idolâtrie, ce sont toutes les ressources dont les écrivains disposent pour affirmer que Dieu est Unique. Pour moi, l’exemple le plus frappant est le premier chapitre de toute la Bible, le premier récit de la Création dans le premier chapitre de la Genèse. Ce texte a été écrit par les prêtres pendant l’Exil à Babylone, donc au sixième siècle av. J.-C. À cette époque-là, à Babylone, on croit que le ciel est peuplé de dieux, rivaux entre eux, d’ailleurs, et ceux qui ont décidé de fabriquer l’homme ont bien l’intention d’en faire leur esclave : le bonheur de l’homme est le dernier de leurs soucis. Ils imaginent que la création a été faite à partir des restes du cadavre d’une divinité monstrueuse et l’homme lui-même est un mélange : il est mortel, mais il renferme une parcelle divine qui provient du cadavre d’une divinité mauvaise.
EXULTE, LA TERRE !
Les prêtres d’Israël vont donc se démarquer très fort de ces représentations qui sont aux antipodes du projet de Dieu. Pour commencer, on va répéter que la Création n’est que bonne : pas de mélange monstrueux à partir du cadavre d’un dieu mauvais vaincu ; c’est pourquoi, génialement, on a inséré ce refrain « et Dieu vit que cela était bon ». Ensuite, pour bien affirmer qu’il n’y a qu’un dieu, sans équivoque possible, pour qu’on ne soit pas tenté d’honorer le soleil comme un dieu, ou la lune comme une déesse, on ne va même pas les nommer : le texte dit :
« Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand pour commander au jour, le plus petit pour commander à la nuit » (Gn 1,16). Ils sont réduits à leur fonction utilitaire : deux ampoules en somme. Les voilà remis à leur place, si l’on peut dire ! Et enfin et surtout, Dieu crée l’homme à son image et à sa ressemblance et il en fait le roi de la création : l’homme à l’image de Dieu, il fallait bien une révélation pour qu’on puisse oser y croire !
Je reviens à notre psaume : je note encore une chose très intéressante, c’est la juxtaposition des deux parties de la première ligne : « Le SEIGNEUR est roi ! Exulte la terre ! » Ce qui veut dire que la royauté de Dieu s’étend à toute la terre et cela pour le bonheur et l’exultation de toute la terre ! Une fois de plus, nous rencontrons cette note d’universalisme si importante dans la découverte biblique. Les versets que nous avons entendus tout à l’heure en sont très marqués ; par exemple : « Joie pour les îles sans nombre !… Tous les peuples ont vu sa gloire. » Dans d’autres versets c’est la notion de l’élection d’Israël qui est une fois de plus elle aussi réaffirmée : « Pour Sion qui entend, grande joie ! Les villes de Juda exultent devant tes jugements, SEIGNEUR ! » Ces deux aspects élection d’Israël, et salut de l’humanité tout entière sont toujours liés dans les textes bibliques tardifs, c’est-à-dire à partir du moment où on a cru vraiment au Dieu unique. S’il est le Dieu unique, il est également celui de l’humanité tout entière, ce qu’on appelle ici les îles sans nombre.
Autre dimension très présente, elle aussi, la joie : elle éclate dans ce psaume, mais j’ose dire que l’ensemble de la Bible est un livre joyeux, parce qu’elle annonce de mille manières que le projet de Dieu est le bonheur de l’humanité. Et c’est précisément parce que le projet de Dieu sur l’humanité est un projet de joie et d’exultation que des croyants comme Étienne dont nous parlait la première lecture ont pu mourir en disant en toute confiance « En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit ».
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Complément
Dans d’autres versets de ce psaume, une autre façon de marquer la grandeur unique de Dieu consiste à décrire de grands bouleversements cosmiques lorsqu’il apparaît : feu, éclairs, nuage, ténèbre, tremblements de terre ; (exemple versets 4-5 : « Quand ses éclairs illuminèrent le monde, la terre le vit et s’affola ; les montagnes fondaient comme cire devant le SEIGNEUR… »). Lorsqu’on rencontre une description de ce genre, c’est toujours pour une oreille juive un rappel de la grande rencontre de Moïse avec Dieu sur le mont Sinaï.
Évangile
« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau »
Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons.
C’est toi que les Apôtres glorifient.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20, 2-8).
Le premier jour de la semaine,
2 Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
3 Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
4 Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
5 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
6 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
7 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
8 C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Commentaires, par Marie-Noëlle Thabut, de ce texte de Jean, avec un verset supplémentaire (1) avant et un autre (9) après (voir commentaires du dimanche de Pâques, année C).
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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN 20, 1-9
1 Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
[…]
9 Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
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LE TOMBEAU VIDE
Jean note qu’il faisait encore sombre : la lumière de la Résurrection a troué la nuit ; on pense évidemment au Prologue du même évangile de Jean : « La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée (littéralement ‘saisie’) » au double sens du mot « saisir », qui signifie à la fois « comprendre » et « arrêter » ; les ténèbres n’ont pas compris la lumière, parce que, comme dit Jésus également chez saint Jean « le monde ne peut recevoir l’Esprit de vérité » (Jn 14, 17) ; ou encore : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière » (Jn 3, 19) ; mais, malgré tout, les ténèbres ne pourront pas l’arrêter, au sens de l’empêcher de briller ; c’est toujours saint Jean qui nous rapporte la phrase qui dit la victoire du Christ : « Moi, je suis vainqueur du monde ! » (Jn 16, 33).
Donc, « alors que ce sont encore les ténèbres », Marie de Magdala voit que la pierre a été enlevée du tombeau ; elle court trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, (on suppose qu’il s’agit de Jean lui-même) et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Évidemment, les deux disciples se précipitent ; vous avez remarqué la déférence de Jean à l’égard de Pierre ; Jean court plus vite, il est plus jeune, probablement, mais il laisse Pierre entrer le premier dans le tombeau.
« Pierre entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » Leur découverte se résume à cela : le tombeau vide et les linges restés sur place ; mais quand Jean entre à son tour, le texte dit : « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. » Pour saint Jean, ces linges sont des pièces à conviction : ils prouvent la Résurrection ; au moment même de l’exécution du Christ, et encore bien longtemps après, les adversaires des chrétiens ont répandu le bruit que les disciples de Jésus avaient tout simplement subtilisé son corps. Saint Jean répond : ‘Si on avait pris le corps, on aurait pris les linges aussi ! Et s’il était encore mort, s’il s’agissait d’un cadavre, on n’aurait évidemment pas enlevé les linges qui le recouvraient.’
Ces linges sont la preuve que Jésus est désormais libéré de la mort : ces deux linges qui l’enserraient symbolisaient la passivité de la mort. Devant ces deux linges abandonnés, désormais inutiles, Jean vit et il crut ; il a tout de suite compris. Quand Lazare avait été ramené à la vie par Jésus, quelques jours auparavant, il était sorti lié ; son corps était encore prisonnier des chaînes du monde : il n’était pas un corps ressuscité ; Jésus, lui, sort délié : pleinement libéré ; son corps ressuscité ne connaît plus d’entrave.
La dernière phrase est un peu étonnante : « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »
CROIRE POUR ENTRER DANS L’INTELLIGENCE DES ÉCRITURES
Jean a déjà noté à plusieurs reprises dans son évangile qu’il a fallu attendre la Résurrection pour que les disciples comprennent le mystère du Christ, ses paroles et son comportement. Au moment de la Purification du Temple, lorsque Jésus avait fait un véritable scandale en chassant les vendeurs d’animaux et les changeurs, l’évangile de Jean dit : « Quand il (Jésus) se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. » (Jn 2, 22). Même chose lors de son entrée triomphale à Jérusalem, Jean note : « Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait. » (Jn 12,16).
Mais soyons francs : vous ne trouverez nulle part dans toute l’Écriture une phrase pour dire que le Messie ressuscitera. Au bord du tombeau vide, Pierre et Jean ne viennent donc pas d’avoir une illumination comme si une phrase précise, mais oubliée, de l’Écriture revenait tout d’un coup à leur mémoire ; mais, d’un trait, c’est l’ensemble du plan de Dieu qui leur est apparu ; comme dit saint Luc à propos des disciples d’Emmaüs, leurs esprits se sont ouverts à « l’intelligence des Écritures ».
« Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts… » C’est parce que Jean a cru que l’Écriture s’est éclairée pour lui : jusqu’ici combien de choses de l’Écriture lui étaient demeurées obscures ; mais parce que, tout d’un coup, il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l’Écriture autrement et elle lui devient lumineuse. L’expression « il fallait » dit cette évidence. Comme disait saint Anselme, il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre.
À notre tour, nous n’aurons jamais d’autre preuve de la Résurrection du Christ que ce tombeau vide… Dans les jours qui suivent, il y a eu les apparitions du Ressuscité. Mais aucune de ces preuves n’est vraiment contraignante… Notre foi devra toujours se donner sans autre preuve que le témoignage des communautés chrétiennes qui l’ont maintenue jusqu’à nous. Mais si nous n’avons pas de preuves, nous pouvons vérifier les effets de la Résurrection : la transformation profonde des êtres et des communautés qui se laissent habiter par l’Esprit, comme dit Paul, est la plus belle preuve que Jésus est bien vivant !
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Compléments
– Jusqu’à cette expérience du tombeau vide, les disciples ne s’attendaient pas à la Résurrection de Jésus. Ils l’avaient vu mort, tout était donc fini… et, pourtant, ils ont quand même trouvé la force de courir jusqu’au tombeau… À nous désormais de trouver la force de lire dans nos vies et dans la vie du monde tous les signes de la Résurrection. L’Esprit nous a été donné pour cela. Désormais, chaque « premier jour de la semaine », nous courons, avec nos frères, à la rencontre mystérieuse du Ressuscité.
– C’est Marie-Madeleine qui a assisté la première à l’aube de l’humanité nouvelle ! Marie de Magdala, celle qui avait été délivrée de sept démons… elle est l’image de l’humanité tout entière qui découvre son Sauveur. Mais, visiblement, elle n’a pas compris tout de suite ce qui se passait : là aussi, elle est bien l’image de l’humanité !
Et, bien qu’elle n’ait pas tout compris, elle est quand même partie annoncer la nouvelle aux apôtres et c’est parce qu’elle a osé le faire, que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. À notre tour, n’attendons pas d’avoir tout compris pour oser inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité.
Fichier audio des lectures du jour, suivies d’un commentaire de 3′ 48 » à 6′ 06 » – Merci à « Évangile et Parole du jour – Cathoglad » !
Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine.
Commentaires du père Hervé-Marie Hignard.
Commentaire Youpray par le frère Thibaut du Pontavice, le 27 décembre 2024.
Homélie du jour à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.
Homélie de la messe du 27 décembre 2025 à Notre-Dame-du-Laus.
Homélie du jour, à Notre-Dame de Paris.
Homélie de la messe du jour à Lourdes, par le père Horacio Brito, chapelain.
Commentaire de Thierry Jallas.
Comme d’habitude, j’essaie de faire le lien entre les Écritures et la DSÉ (Doctrine Sociale de l’Église), notamment le principe personnaliste. Pour rappel, une formulation de celui-ci se trouve à l’article 135 du Compendium (de la DSÉ) :
« L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image. […] La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. »
Méditation d’Étienne Tarneaud . Je vous invite à vous abonner gratuitement à ses méditations sur WhatsApp (le contacter au 06 20 14 00 33), pour vous assurer d’en disposer tôt le jour-même.


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