“La loi numéro 2021-1040 du 5 août 2021 respecte-t-elle la dignité humaine ?”

Peinture murale Dessin COVID 19 Infirmière

La loi numéro 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, qui met en place, notamment, le passe sanitaire et, pour certaines professions, l’obligation vaccinale, nous semble en contradiction frontale avec la doctrine sociale sur laquelle s’appuie Syndicatho ; notamment avec le principe personnaliste.

Celui-ci fait la promotion de la très haute et inconditionnelle dignité, et donc de la liberté, de toute personne humaine.

D’après ce principe, “L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image (…) La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle, et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure” (Compendium de la DSÉ, article 135).

“Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit…” (Comp. 155).

“Afin que cette liberté voulue par Dieu et inscrite dans la nature humaine puisse s’exercer, elle ne doit pas être entravée, étant donné que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même. La dignité de la personne et la nature même de la recherche de Dieu exigent pour tous les hommes l’immunité de tout coercition. La société et l’État ne doivent pas contraindre une personne à agir contre sa conscience, ni l’empêcher d’agir en conformité à celle-ci” (Comp. 421).

Ces arguments de principe nous semblent prévaloir sur ceux de raison, qui ne manquent pas. Nous sommes, par exemple, particulièrement sensibles au cas des psychologues, qu’ils travaillent en libéral ou en tant que salariés, dans le secteur de la santé ou dans n’importe quel autre secteur. Contrairement aux personnels soignants, ils n’ont pas à avoir de contact physique avec leurs patients et bon nombre d’entre eux travaillent partiellement ou complètement à distance (visiophonie). Même en supposant que la vaccination permette de réduire les risques de transmission ou de formes graves de Covid (ce qui est largement contesté) et qu’il n’y ait pas de traitement alternatif disponible (ce qui est encore plus contesté), comment la vaccination obligatoire de personnes sans contact direct avec les patients peut-elle se justifier ?

Nous sommes très inquiets de l’entêtement de l’État à vouloir imposer ces mesures de plus en plus contraignantes, liberticides. Nous sommes solidaires de toutes les personnes qui en sont les victimes. Puisse la population entrer en résistance pacifique contre ces atteintes aux droits naturels de ses membres ! Puissent les dirigeants politiques basculer de l’amour du pouvoir au pouvoir de l’amour, qui exclut, croyons-nous, le recours la coercition !

Si l’État cesse d’utiliser la contrainte, alors il pourra être un des multiples acteurs au sein du libre marché et y proposer ses services. Seul un marché libre est compatible avec la DSÉ, pour les raisons vues ci-dessus.
Le Compendium explique bien les avantages du marché libre :

Le marché libre est une institution socialement importante en raison de sa capacité de garantir des résultats suffisants dans la production de biens et de services. Historiquement, le marché a prouvé qu’il pouvait lancer et soutenir à long terme le développement économique. Il existe de bonnes raisons d’estimer qu’en de nombreuses circonstances « le marché libre soit l’instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre efficacement aux besoins ». La doctrine sociale de l’Église considère positivement les avantages sûrs qu’offrent les mécanismes du marché libre, aussi bien pour une meilleure utilisation des ressources que pour la facilitation de l’échange des produits ; « surtout, ils [les mécanismes] placent au centre la volonté et les préférences de la personne, qui, dans un contrat, rencontrent celles d’une autre personne ».

Un vrai marché concurrentiel est un instrument efficace pour atteindre d’importants objectifs de justice: modérer les excès de profit des entreprises; répondre aux exigences des consommateurs ; réaliser une meilleure utilisation et une économie des ressources ; récompenser les efforts des entreprises et l’habileté d’innovation et faire circuler l’information de façon qu’il soit vraiment possible de confronter et d’acquérir les produits dans un contexte de saine concurrence” (Comp. 347).

Nous espérons convaincre la population qu’en matière de santé, comme en n’importe quelle autre matière, le libre marché est le moyen le plus approprié (et notamment beaucoup plus efficace que la contrainte étatique) pour répartir les ressources et répondre aux besoins humains. Que l’État cesse de prétendre se substituer, par le recours à la contrainte, au marché libre, et qu’il propose ses services au sein dudit marché : tel est notre vœu le plus cher !

Thierry Jallas, président de Syndicatho

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