L’État

Nous croyons que l’État, dans quelque pays que ce soit, et particulièrement en France, est incompatible avec le « Bien Commun ». Nous pensons même que l’État est ce que l’Église appelle une « structure de péché ».

En effet, parce qu’il a systématiquement recours à la contrainte, l’État ne respecte pas la liberté, et donc la dignité, des citoyens : il ne respecte pas leurs droits de propriété (prélèvements obligatoires très nombreux), il ne respecte pas leur droit d’expression (en leur imposant, contre leur gré, des représentants censés parler en leur nom), il ne respecte pas leur liberté (en leur imposant d’innombrables lois et autres réglementations inextricables, des monopoles, quand ce ne sont pas des guerres…).

Citation de Pascal SALIN Photo Deux personnes avec mains croisées sur poignets

Ainsi, l’État ne respecte ni le principe personnaliste, ni le principe de la destination universelle des biens (en empêchant certains d’accéder à tel ou tel métier, ou à l’assurance sociale de leur choix, par exemple), ni le principe de subsidiarité, ni le principe de participation (voir notre article sur la démocratie), ni le principe de solidarité (la prétendue solidarité promue par l’État n’a rien à voir avec celle défendue par l’Église, en ce sens qu’elle est imposée aux citoyens et ne respecte donc pas leur liberté).

Dans la Bible, divers textes disent la même chose, sous une forme différente. Par exemple, dans l’Ancien Testament :

Dans le Nouveau Testament :

Lorsque nous évoquons cette idée de l’inutilité de l’État, voire de sa nocivité, tant qu’il aura recours à la contrainte, lors de conversations entre amis ou avec des personnes rencontrées, la première objection qui nous est présentée est presque toujours « Mais il faut bien que quelqu’un organise la société (des hommes) ! » Cette idée que l’organisation de la société, pour être la plus efficace possible, doit être imaginée et mise en place par quelques-uns, une « élite », correspond à ce que Friedrich Hayek appelait « l’ordre construit », par opposition à « l’ordre spontané ». Nous croyons, quant à nous, bien plus à l’ordre spontané, le seul qui soit compatible avec les principes de la DSÉ. La dernière page de « La Loi », œuvre remarquable de Frédéric Bastiat, explique que le corps social, de même que le corps humain (ou les sociétés animales, aurait-il pu ajouter), n’a pas besoin d’organisateurs, qu’il a été conçu par le Créateur pour s’auto-organiser, de façon spontanée. Voici la dernière phrase de l’œuvre : « Et puisqu’on a vainement infligé au corps social tant de systèmes, qu’on finisse par où l’on aurait du commencer, qu’on repousse les systèmes et qu’on mette enfin à l’épreuve la liberté, la Liberté qui est un acte de foi en Dieu et en son œuvre ».

Nous invitons chacun à lire « La Loi », ainsi que, du même auteur, « L’État ».

Certains nous soupçonneront peut-être de « ne pas aimer les hommes politiques ». Il n’en est rien. Nous leur souhaitons le plus grand bien. À notre avis, la plupart d’entre eux sont persuadés que l’exercice du pouvoir les rendra célèbres, riches et, donc, heureux. Nous sommes convaincus que, si tel est le cas, ils se fourvoient : s’ils idolâtrent le pouvoir politique, celui-ci les asservit. Nous estimons qu’il est de notre devoir de tenter de les en convaincre.

Notre souhait le plus vif, c’est que l’État cesse d’avoir recours à la contrainte. Autrement dit, que ses lois ne soient pas impératives, mais supplétives, afin de ne s’appliquer qu’à ceux qui y consentent, librement.

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