Il nous semble important de comprendre qu’une relation (qui peut être symbolisée par un tuyau) a deux bouts et qu’à chaque bout de la relation, la personne responsable du bout peut donner, demander, recevoir ou refuser.
Le Christ utilisait beaucoup la symbolisation (ex : “Le royaume de Dieu est comparable à …” ou “Je suis le bon berger”) et les paraboles pour rendre son enseignement plus accessible. À son exemple, et comme Jacques Salomé, nous utilisons volontiers la symbolisation, la visualisation.
Un bout de tuyau (dit “tuyau relationnel”) peut représenter une relation (Jacques Salomé utilise plutôt une écharpe, “l’écharpe relationnelle”). Devant un public restreint (comme celui d’une classe), le bien, le bon, peuvent être symbolisés par un bonbon (dans ses conférences, Jacques Salomé utilise plutôt une fleur, visible de plus loin) et le mal, le mauvais, peuvent être représentés par une punaise (Jacques Salomé utilise plutôt un objet qui a l’apparence d’un gros caca !).
Nous pouvons découvrir que :
- la relation peut utiliser chacun des 5 sens (ouïe, vue, odorat, goût, toucher),
- la relation a 2 bouts et chacun doit s’occuper de son bout (sinon, ce n’est plus une relation),
- chacun, à son bout, peut Donner (ou offrir, proposer, et non imposer), Demander (ou inviter, et non pas exiger), Recevoir (ou recueillir, et non pas prendre ou arracher), Refuser (ou s’affirmer, et non pas rejeter, s’opposer).
Nous ne nous respectons pas nous-mêmes et/ou ne respectons pas autrui lorsque nous n’osons pas donner, demander, recevoir ou refuser, ou lorsque nous tentons d’imposer, d’exiger, de prendre ou de nous opposer (ce qui revient à exercer une contrainte psychologique sur autrui).
Apprendre à refuser est particulièrement important et nous évitera une bonne partie des souffrances que nous subissons sinon. Lorsque je suis injurié, par exemple, plutôt que d’injurier à mon tour la personne qui a tenté de m’imposer son injure, il me suffira de refuser celle-ci, calmement et sereinement, sans animosité ni moquerie : “Cette injure n’est pas bonne pour moi, elle ne peut me faire que du mal si je l’accepte. Je la refuse donc et te la renvoie (ou je la jette à la poubelle)”. Je vous conseille de pratiquer ainsi et suis persuadé que vous serez agréablement surpris du bénéfice qu’en tireront votre “injurieur”, vous-même et la relation entre vous deux.
Jacques Salomé invite ses stagiaires à pratiquer ce qu’il appelle la “restitution symbolique”. Cela consiste à rendre à autrui, sous forme symbolique (un objet, le plus souvent) un attitude mauvaise, un propos mauvais qu’il a cherché à nous imposer. Dans la vidéo ci-dessous (attention, il y a un décalage désagréable entre l’image et le son), il raconte (vers 13′ 15″) comment ses enfants s’y sont pris vis-à-vis de lui pour faire cette restitution symbolique, un jour où il avait tenu à sa fille Nathalie des propos déplacés. Plus loin (vers 17′ 40″) il donne un autre exemple de restitution symbolique. - je suis seul responsable de mon bout de la relation, de ce que je donne, demande, refuse et reçois. Je ne suis pas responsable du bout de l’autre et n’ai pas la maîtrise de ce qu’il donne, demande, reçoit ou refuse. Je maîtrise, en revanche, ce que je fais de ce qu’il me donne (dont des accusés de réception de ce que je lui ai donné) de ses demandes ou de ses refus et, notamment, des sentiments que j’éprouve face à son attitude. Je le reformule car cela me semble très important : je suis seul responsable des sentiments que j’éprouve face à l’attitude d’autrui, moi seul ai le pouvoir de changer les sentiments que j’éprouve quand ils ne sont pas bons pour moi. Je n’ai donc pas à accuser autrui des sentiments négatifs que j’ai en réaction à son comportement. Je peux ainsi me sentir blessé par les propos d’autrui, mais je dois prendre conscience qu’autrui n’a pas le pouvoir de me blesser avec des paroles, sauf si je lui accorde ce pouvoir en recevant, en accueillant lesdits propos, au lieu de les refuser. Si j’adresse une insulte à un Français, comment peut-il se dire blessé par ces propos, alors que les mêmes propos n’auront aucun effet sur un Chinois ou sur mon chien ? Si, en revanche, je plante un couteau dans le corps du Français, du Chinois et de mon chien, tous trois souffriront tout autant, n’est-ce pas ? Cela prouve que si la violence, l’agression physique, blesse objectivement, la violence, l’agression verbale, ne blesse pas, ou ne blesse que celui qui accepte de se laisser blesser, qui collabore à sa propre blessure.