Doctrine Sociale de l'Église
Syndicatho
Cette page fait partie d’une série exposant les grandes lignes de la Doctrine Sociale de l’Église catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci du respect, et donc de la liberté de chaque personne humaine.
Cette série s’appuie sur le compendium de la DSÉ, dont il cite différents passages (en rouge, ceux qui parlent plus particulièrement de liberté).
Le principe de solidarité est exposé au chapitre 4 (Les principes de la doctrine sociale de l’Église) du Compendium, partie VI (articles 192 à 196). Les chapitres 3 et 4 sont de nature très doctrinale : c’est là que sont présentés les principes et valeurs de la DSÉ.
Une définition : “Le terme “solidarité” (…) exprime en synthèse l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des liens qui unissent les hommes et les groupes sociaux entre eux, l’espace offert à la liberté humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous” (Compendium 194).
Une formulation du principe : “… les « structures de péché » qui dominent les rapports entre les personnes et les peuples doivent être dépassées et transformées en structures de solidarité, à travers l’élaboration ou la modification opportune de lois, de règles du marché ou la création d’institutions (Compendium 193).
Résumé de Syndicatho :
d’après ce principe, nous sommes invités à éliminer les rapports de domination sur autrui au profit de rapports de coopération, de service, visant au bien de tous et de chacun.
Commentaires de Syndicatho :
il nous semble important de noter que la solidarité, sous son aspect de principe social, c’est à dire de principe guidant l’organisation de la société, ne peut justifier d’entraver la liberté humaine : ce serait contraire au principe de dignité de la personne.
« Jamais autant qu’aujourd’hui il n’a existé une conscience aussi diffuse du lien d’interdépendance entre les hommes et les peuples, qui se manifeste à tous les niveaux (…) Par ailleurs, face au phénomène de l’interdépendance et de son expansion constante, de très fortes disparités persistent dans le monde entier entre pays développés et pays en voie de développement, lesquelles sont alimentées aussi par différentes formes d’exploitation, d’oppression et de corruption qui influent de manière négative sur la vie interne et internationale de nombreux États. Le processus d’accélération de l’interdépendance entre les personnes et les peuples doit être accompagné d’un engagement sur le plan éthico-social tout aussi intensifié, pour éviter les conséquences néfastes d’une situation d’injustice de dimensions planétaires, destinée à se répercuter très négativement aussi dans les pays actuellement les plus favorisés » (Compendium, 192).
« La solidarité se présente donc sous deux aspects complémentaires : celui de principe social et celui de vertu morale.
La solidarité doit être saisie avant tout dans sa valeur de principe social ordonnateur des institutions, en vertu duquel les « structures de péché » qui dominent les rapports entre les personnes et les peuples doivent être dépassées et transformées en structures de solidarité, à travers l’élaboration ou la modification opportune de lois, de règles du marché ou la création d’institutions » (cette fin de phrase peut être considérée comme une formulation du principe de solidarité).
« La solidarité est également une véritable vertu morale, et non pas « un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun ; c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ». La solidarité s’élève au rang de vertu sociale fondamentale parce qu’elle se situe dans la dimension de la justice, vertu orientée par excellence au bien commun et dans l’engagement à « se dépenser pour le bien du prochain en étant prêt, au sens évangélique du terme, à “se perdre” pour l’autre au lieu de l’exploiter, et à “le servir” au lieu de l’opprimer à son propre profit (cf. Mt 10, 40-42; 20, 25; Mc 10, 42-45; Lc 22, 25-27) » (Compendium, 193).
« Le terme “solidarité” (…) exprime en synthèse l’exigence de reconnaître dans l’ensemble des liens qui unissent les hommes et les groupes sociaux entre eux, l’espace offert à la liberté humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous » (Compendium, 194).
Article 196 : « Le sommet insurmontable de la perspective indiquée est la vie de Jésus de Nazareth, l’Homme nouveau, solidaire de toute l’humanité jusqu’à la « mort sur la croix » (Ph 2, 8): en lui il est toujours possible de reconnaître le Signe vivant de cet amour incommensurable et transcendant du Dieu-avec-nous, qui prend sur lui les infirmités de son peuple, chemine avec lui, le sauve et le constitue dans l’unité. »
« À la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à prendre les dimensions spécifiquement chrétiennes de la gratuité totale, du pardon et de la réconciliation. Alors le prochain n’est pas seulement un être humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint. Il doit donc être aimé, même s’il est un ennemi, de l’amour dont l’aime le Seigneur, et l’on doit être prêt au sacrifice pour lui, même au sacrifice suprême: “Donner sa vie pour ses frères” (cf. 1 Jn 3, 16) » (Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis, 40).
Résumé de Syndicatho : d’après ce principe, nous sommes invités à éliminer les rapports de domination sur autrui au profit de rapports de coopération, de service, visant au bien de tous et de chacun.
Commentaires de Syndicatho : il nous semble important de noter que la solidarité, sous son aspect de principe social, c’est à dire de principe guidant l’organisation de la société, ne peut justifier d’entraver la liberté humaine : ce serait contraire au principe de dignité de la personne.
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