Principe personnaliste

Doctrine Sociale de l'Église

Bâtisseurs d'un monde

La présente page fait partie d’une série exposant les grandes lignes de la Doctrine Sociale de l’Église (catholique) et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci du respect, et donc de la liberté de chaque personne humaine.

Cette série s’appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l’Église, dont elle reprend différents passages (en rouge, ceux qui parlent plus particulièrement de liberté).

Le principe personnaliste est exposé au chapitre 3 (“La personne humaine et ses droits”) du Compendium, parties I à III (articles 105 à 151). Les chapitres 3 et 4 sont de nature très doctrinale : c’est là que sont présentés les principes et valeurs de la DSÉ.

Résumé de Syndicatho :

Le principe personnaliste est le principe de base, le fondement de la Doctrine Sociale de l’Église.

Il affirme que toute personne humaine ayant été créée par Dieu à son image, dispose, de ce fait, d’une intangible et inconditionnelle dignité.

Celle-ci exige que des droits naturels de l’homme (vie, liberté, propriété,…) soient respectés et qu’il agisse selon des choix conscients et libres

Voici une citation, tirée du Compendium de la DSÉ, qui exprime remarquablement ce principe :

« L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image (…)

La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure » (Comp., 135).

L’exigence d’absence de contrainte extérieure est confirmée par d’autres passages du Compendium :

«Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit …» (Comp., 155).

«La société et l’État ne doivent pas contraindre une personne à agir contre sa conscience, ni l’empêcher d’agir en conformité à celle-ci » (Comp., 421).

Voici des citations tirées du Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église, ou, pour la première, du premier livre de la Bible (le livre de la Genèse).

“Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa” (Gn, 1,27).

L’Église voit dans l’homme, dans chaque homme, l’image vivante de Dieu lui-même (Comp., 105).

Toute la doctrine sociale se déroule à partir du principe qui affirme l’intangible dignité de la personne humaine (Comp., 107).

L’homme existe comme être unique et inimitable, il existe en tant que “moi” capable de s’auto-comprendre, de s’auto-posséder, de s’auto-déterminer (Comp., 131).

Une société juste ne peut être réalisée que dans le respect de la dignité transcendante de la personne humaine. Celle-ci représente la fin dernière de la société, qui lui est ordonnée. (…) 

Le respect de la dignité humaine ne peut en aucune façon ne pas tenir compte de ce principe: il faut « que chacun considère son prochain, sans aucune exception, comme “un autre lui-même”, [qu’il] tienne compte avant tout de son existence et des moyens qui lui sont nécessaires pour vivre dignement ».
Il faut que tous les programmes sociaux, scientifiques et culturels, soient guidés par la conscience de la primauté de chaque être humain. (Comp., 132).

La personne ne peut pas être finalisée à des projets de caractère économique, social et politique
imposés par quelque autorité que ce soit, même au nom de présumés progrès de la communauté civile dans son ensemble ou d’autres personnes, dans le présent ou dans le futur.
Il est donc nécessaire que les autorités publiques veillent attentivement à ce que toute restriction de la liberté ou tout devoir imposé à l’action personnelle ne lèse jamais la dignité de la personne et à ce que soit garantie la mise en pratique effective des droits de l’homme.
Tout ceci, encore une fois, se fonde sur la vision de l’homme comme personne, c’est-à-dire comme sujet actif et responsable de son processus de croissance, avec la communauté dont il fait partie (Comp., 133).

L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image
: « La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure » (Comp., 135, qui reprend la constitution pastorale “Gaudium et spes”, 17).

Dieu ne fait pas acception des personnes car tous les hommes ont la même dignité de créature à son image et à sa ressemblance (Comp., 144).

La personne est de par sa constitution un être social, car ainsi l’a voulue Dieu qui l’a créée. (Comp., 149)


Le mouvement vers l’identification et la proclamation des droits de l’homme est un des efforts les plus importants pour répondre efficacement aux exigences irréductibles de la dignité humaine. (Comp., 152)

Les droits de l’homme doivent être protégés non seulement singulièrement, mais dans leur ensemble: leur protection partielle se traduirait par une sorte de manque de reconnaissance (Comp., 154).